L'histoire du petit oiseau qui avait froid dans la forêt

Il était une fois, il y a très longtemps, un pauvre petit oiseau qui s’était perdu au milieu de la forêt. C’était l’hiver, et celui-ci était particulièrement rude. La neige tombait à gros flocons : tout était blanc, magnifique et silencieux. Et glacial. Le pauvre petit oiseau cherchait désespérément à se protéger du froid. Il sautillait partout pour se réchauffer, et il était très fatigué.

En désespoir de cause, il monta sur un grand arbre, un magnifique chêne. Il lui dit : « S’il te plait, toi qui est grand et majestueux, me donnerais-tu la permission de m’abriter dans tes branchages ? Il fait si froid ! Et je ne sais pas où aller car je suis perdu.»

Le chêne lui répondit : « Comment oses-tu grimper ici ? Ne vois-tu pas que ce n’est pas ta place, espèce de petite chose? Tu ne mérites pas que je te protège de mes magnifiques branches. Tu risquerais de les abîmer. Allez, ouste, trouve-toi un autre endroit.»

Le pauvre petit oiseau descendit de l’arbre, tout malheureux et encore plus transi de froid. Il continua sa route courageusement à la recherche d’un abri. Il se dit qu’il trouverait bien un autre arbre qui l’accueillerait pour se réfugier, il y en avait tellement dans cette forêt ! Des grands, des moyens, des petits…

Alors, il tenta sa chance avec un bouleau. Il lui dit : « S’il te plait, je ne sais pas où aller car je suis perdu, pourrais-tu m’abriter quelques temps dans tes branchages ? Il fait si froid ! »

Le bouleau lui répondit : « Comment oses-tu me demander ça ? Tu ne mérites pas que je te protège de mes belles branches. Tu risquerais de les casser. Va-t’en, et trouve-toi un autre refuge ! »

Hélas, les autres arbres s’étaient donnés le mot, et aucun ne voulait aider le pauvre petit oiseau qui grelottait de plus en plus.

Soudain, il aperçut un sapin. N’en pouvant plus, il lui demanda : « S’il te plaît, pourrais-tu me donner la permission de m’abriter dans tes branchages ? Il fait si froid ! Les autres arbres ne veulent pas de moi, et si tu ne m’abrites pas, je serai sûrement mort demain. »

« Hélas, répondit le sapin, je ne peux pas te rendre ce service. Regarde mes épines, elles piquent et tu risques de te blesser. »

« Ne t’inquiète pas de cela, lui dit l’oiseau, je ne les sentirai pas, j’en suis sûr. Tout ce qui m’importe est de trouver un abri, je grelotte tellement.»

« Bon, d’accord, dit le sapin. Si tu penses que tu vas supporter mes branches piquantes, alors approche. »

Une branche se baissa doucement, et le pauvre petit oiseau tout transi de froid s’engouffra comme il pouvait au creux du sapin.

Il y passa l’hiver tranquillement à l’abri de la neige et du vent, et reprit doucement des forces.

Une fois le Printemps revenu, il annonça au sapin : « Je te remercie de m’avoir aidé cet hiver, car sans toi, je serais sûrement mort de froid. Je te fais un cadeau que tu découvriras seulement l’hiver prochain… Maintenant, je dois repartir pour retrouver les miens.» Et l’oiseau s’envola.

L’hiver suivant arriva, et quelque chose d’inhabituel se passa : les feuilles des chênes, des bouleaux et des autres arbres de la forêt tombèrent comme pour les punir de ne pas avoir aidé le pauvre petit oiseau qui avait eu froid.

Seul le sapin garda ses belles aiguilles vertes.

Vous connaissez maintenant la légende du sapin qui reste toujours vert, même en hiver…